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.Guilleret, il introduisit la clé dans la serrure de la portière.— Ne bouge pas, ami ; je suis armé et n’hésiterai pas une seconde à tirer.Le sifflotement s’interrompit.— C’est toi, Mark ?— Surpris, on dirait.Tu ne pleures pas ma mort ?— Je ne comprends pas…— La clé.— Qu’est-ce que…— La clé, ou je t’abats comme un porc.Le médecin obéit.— Installe-toi au volant, Naguib.Mark contourna la voiture et prit place à côté du conducteur.— Démarre, prends la première à gauche et va droit devant toi.— Mais… C’est le désert !— C’est là où nous allons.— Tu as l’air furieux.— Roule.Naguib Ghali s’exécuta.— Qu’est-ce qui se passe ?— Tu aurais pu m’avertir, pour ton déménagement ; ce fut soudain.— Une opportunité…— Tu as de la chance.— Ce n’est pas un crime.— Ce qui l’est, c’est d’avoir transporté une tueuse qui venait d’assassiner Farag Moustakbel et plusieurs innocents.Le médecin freina.— Continue, ordonna Mark.— Tu es vraiment armé ?— Mes mains suffiront à t’étrangler.Naguib Ghali repartit ; de part et d’autre de la route, des décharges.Le désert devenait une gigantesque poubelle.— On t’a vu, place el-Tahrir, près du restaurant ; tu as chargé cette terroriste.Surtout, n’invoque pas le hasard.— Tu as… Tu as prévenu la police ?— Tu es complice d’un massacre.— Je n’en peux plus ; arrêtons-nous.— L’endroit me convient.Herbes coupantes, épineux, bidons rouillés et seringues.Ici aussi, la drogue sévissait.— Ne me rends pas responsable, Mark ; les islamistes m’ont mis le grappin dessus.Leur principal ennemi étant Farag Moustakbel, ils avaient décidé de le supprimer.J’étais contraint de leur signaler ses déplacements ; sinon, ils auraient tué mes enfants, un à un.Après t’avoir déposé à « La Vallée du Nil », je les ai prévenus de la présence de Moustakbel ; cette fois, ils ont agi.— Tu m’avais condamné à mort, comme Farag.— Pas moi, Mark, eux ! Si ta famille avait été menacée, tu te serais comporté comme moi.— La tueuse… C’était Safinaz, mon ancienne maîtresse ?Le médecin serra son volant.— Puisque tu le sais…— Qui te manipulait, Naguib ?— Les islamistes, je te l’ai dit.— Je veux des noms.— Ne me demande pas ça.— Grâce à toi, je devrais pourrir dans un cercueil ; je veux le nom de la personne qui t’a contraint à devenir un salaud.— Ta fiancée, Hélène.33Mark était perdu.Il croyait avoir retenu le chemin emprunté par Kamel, mais ne parvenait plus à retrouver l’impasse.Sans négliger l’avertissement de l’Égyptien et le danger mortel que représentaient ses gardes du corps, il devait renouer le contact.Dans les demeures musulmanes, le dîner battait son plein ; la quatrième nuit du ramadan était aussi joyeuse que les précédentes.Les banquets faisaient oublier l’attentat : dix morts, vingt blessés graves.La photo de Farag Moustakbel figurait en première page des journaux, accompagnée de rubriques nécrologiques fort différentes selon la tendance des quotidiens ; les uns déploraient la disparition d’un homme courageux, représentant d’un islam libéral, les autres se félicitaient de l’élimination d’un ennemi de la vraie foi.Un angle de mur en pierre, une maison délabrée avec un balcon branlant au dernier étage, un épicier… L’impasse se rapprochait.Il se trompa, revint sur ses pas ; grâce à la lueur d’une lanterne de ramadan, il repéra enfin l’entrée du boyau obscur dont il ne distinguait pas le fond.Kamel ne plaisantait pas ; les hommes chargés de surveiller son refuge n’hésiteraient pas à tirer.Mark n’avait pas envie de mourir avant d’obtenir la lumière sur le complot dont il était la victime.Son ami d’enfance, Naguib Ghali, s’était enfui ; l’amour d’Hélène n’avait été qu’un piège diabolique.Kamel demeurait le seul point d’ancrage auquel se raccrocher.Mark hésita pendant plus d’une demi-heure ; il se persuada que la menace resterait à l’état de menace, que les gardiens l’identifieraient et qu’ils ne l’abattraient pas froidement.Ils lui laisseraient le temps de s’expliquer.Un gamin le tira par la manche.— Tu as un message pour Kamel ?Pieds nus, en pyjama rayé, rigolard, le gosse tendait la main.Mark y déposa cinq livres égyptiennes et un feuillet sur lequel il écrivit : « Je désire vous voir d’urgence.»— Si tu tiens à ta peau, recommanda le gosse, attends ici.— Avancez.L’Américain n’avait pas entendu venir l’homme qui lui braquait une arme dans le dos.Il obéit, passa devant les murs lépreux et les rideaux de fer des boutiques abandonnées, marcha sur les vieux papiers et les bouteilles en plastique.Son accompagnateur s’identifia auprès des gardiens que Mark n’aperçut qu’au dernier moment ; ils le poussèrent dans le trou qui donnait accès au couloir.Une faible lumière lui permit de progresser jusqu’à la porte blindée.— Entrez et refermez derrière vous, dit Kamel d’une voix tranquille.Le même enchantement.Mark leva les yeux vers la coupole ornée de vitraux colorés, les abaissa vers le sol de mosaïque bleu et blanc, contempla les statues égyptiennes, s’apaisa à l’écoute du chant de la fontaine en granit rose.Un magicien avait créé cette architecture, soumettant l’espace à son rêve.— Soyez le bienvenu ; je commençais à dîner
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