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.C'était outrager le roi et toute la famille royale.Les Anglais respectaient alors Charles premier ; ilsne voulurent pas souffrir qu'on parlât d'excommunier ce même prince à qui ils firent depuis couper la tête.M.Prynne fut cité devant la Chambre étoilée, condamné à voir son beau livre brûlé par la main du bourreau, etlui, à avoir les oreilles coupées.Son procès se voit dans les actes publics.On se garde bien, en Italie, de flétrir l'opéra et d'excommunier le signor Senesino ou la signora Cuzzoni.Pourmoi, j'oserais souhaiter qu'on pût supprimer en France je ne sais quels mauvais livres qu'on a imprimés contrenos spectacles ; car, lorsque les Italiens et les Anglais apprennent que nous flétrissons de la plus grandeinfamie un art dans lequel nous excellons, que l'on condamne comme impie un spectacle représenté chez lesreligieux et dans les couvents, qu'on déshonore des jeux où Louis XIV et Louis XV ont été acteurs, qu'ondéclare oeuvre du démon des pièces revues par les magistrats les plus sévères et représentées devant une reinevertueuse ; quand, dis-je, des étrangers apprennent cette insolence, ce manque de respect à l'autorité royale,cette barbarie gothique qu'on ose nommer sévérité chrétienne, que voulez-vous qu'ils pensent de notre nation? Et comment peuvent-ils concevoir, ou que nos lois autorisent un art déclaré si infâme, ou qu'on osemarquer de tant d'infamie un art autorisé par les lois, récompensé par les souverains, cultivé par les grandshommes et admiré des nations ; et qu'on trouve chez le même libraire la déclamation du père Le Brun contrenos spectacles, à côté des ouvrages immortels des Racine, des Corneille, des Molière, etc.?VINGT-QUATRIÈME LETTRE.SUR LES ACADÉMIES.Les Anglais ont eu, longtemps avant nous, une académie des sciences ; mais elle n'est pas si bien réglée quela nôtre, et cela par la seule raison peut-être qu'elle est plus ancienne ; car, si elle avait été formée aprèsl'Académie de Paris, elle en aurait adopté quelques sages lois et eût perfectionné les autres.VINGT-QUATRIÈME LETTRE.SUR LES ACADÉMIES.43 Lettres philosophiquesLa Société Royale de Londres manque des deux choses les plus nécessaires aux hommes, de récompenses etde règles.C'est une petite fortune sûre à Paris pour un géomètre, pour un chimiste, qu'une place à l'Académie; au contraire, il en coûte à Londres pour être de la Société Royale.Quiconque dit en Angleterre : « J'aime lesarts et veut être de la Société, en est dans l'instant.Mais en France, pour être membre et pensionnaire del'Académie, ce n'est pas assez d'être amateur ; il faut être savant, et disputer la place contre des concurrentsd'autant plus redoutables qu'ils sont animés par la gloire, par l'intérêt, par la difficulté même, et par cetteinflexibilité d'esprit que donne d'ordinaire l'étude opiniâtre des sciences de calcul.L'Académie des sciences est sagement bornée à l'étude de la nature, et en vérité c'est un champ assez vastepour occuper cinquante ou soixante personnes.Celle de Londres mêle indifféremment la littérature à laphysique.Il me semble qu'il est mieux d'avoir une académie particulière pour les belles-lettres, afin que rienne soit confondu, et qu'on ne voie point une dissertation sur les coiffures des Romaines à côté d'une centainede courbes nouvelles.Puisque la Société de Londres a peu d'ordre et nul encouragement, et que celle de Paris est sur un pied toutopposé, il n'est pas étonnant que les Mémoires de notre Académie soient supérieurs aux leurs : des soldatsbien disciplinés et bien payés doivent à la longue l'emporter sur des volontaires.Il est vrai que la SociétéRoyale a eu un Newton, mais elle ne l'a pas produit ; il y avait même peu de ses confrères qui l'entendissent ;un génie comme M.Newton appartenait à toutes les académies de l'Europe, parce que toutes avaientbeaucoup à apprendre de lui.Le fameux docteur Swift forma le dessein, dans les dernières années du règne de la reine Anne, d'établir uneacadémie pour la langue, à l'exemple de l'Académie Française.Ce projet était appuyé par le comte d'Oxford,grand trésorier, et encore plus par le vicomte Bolingbroke, secrétaire d'État, qui avait le don de parlersur-le-champ dans le Parlement avec autant de pureté que Swift écrivait dans son cabinet, et qui aurait été leprotecteur et l'ornement de cette académie.Les membres qui la devaient composer étaient des hommes dontles ouvrages dureront autant que la langue anglaise : c'étaient le docteur Swift, Prior, que nous avons vu iciministre public et qui en Angleterre a la même réputation que La Fontaine a parmi nous ; c'étaient M.Pope, leBoileau d'Angleterre, M.Congreve, qu'on peut en appeler le Molière ; plusieurs autres, dont les nomsm'échappent ici, auraient tous fait fleurir cette compagnie dans sa naissance.Mais la reine mourut subitement; les Whigs se mirent dans la tête de faire pendre les protecteurs de l'académie, ce qui, comme vous croyezbien, fut mortel aux belles-lettres.Les membres de ce corps auraient eu un grand avantage sur les premiersqui composèrent l'Académie Française ; car Prior, Congreve, Dryden, Pope, Addison, etc [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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