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. Robert Kurtis a enlevé le jeuneLetourneur, et, courant sur le pont inondé, il le place dans leshaubans de tribord.Son père et moi, nous nous hissons près delui.Puis, je regarde autour de moi.La nuit est assez claire pourque je puisse apercevoir ce qui se passe.Robert Kurtis, revenu à son poste, est debout sur la dunette.Tout à fait à l arrière, près du couronnement non encoreimmergé, j aperçois dans l ombre Mr.Kear, sa femme, missHerbey et Falsten ; sur l extrémité du gaillard d avant, lelieutenant et le bosseman ; dans les hunes et sur les haubans, lereste de l équipage.André Letourneur s est hissé dans la grand-hune, grâce à sonpère, qui a dû lui placer le pied sur chaque échelon, et, malgré leroulis, il est enfin arrivé sans accident.Mais il a été impossible defaire entendre raison à Mrs.Kear, qui est restée sur la dunette, aurisque d être emportée par les lames, si le vent vient à fraîchir.Aussi, miss Herbey est-elle demeurée près d elle, sans vouloir laquitter.Le premier soin de Robert Kurtis, dès que l engloutissements est arrêté, a été de faire amener immédiatement toute la voilure,puis d envoyer en bas les vergues et les mâts de perroquet, pourne pas compromettre la stabilité du bâtiment.Il espère que, cesprécautions prises, le Chancellor ne chavirera pas.Mais ne peut-ilcouler d un instant à l autre ? Je rejoins Robert Kurtis, et c est laquestion que je lui pose. Je ne puis le savoir, me répond-il d un ton très calme.Celadépend surtout de l état de la mer.Ce qui est certain, c est que le 105  navire se trouve en équilibre dans les conditions actuelles, maisces conditions peuvent changer d un instant à l autre ! Est-ce que le Chancellor peut naviguer, maintenant, avecdeux pieds d eau sur son pont ? Non, monsieur Kazallon, mais il peut dériver sous l actiondu courant et du vent, et, s il se maintient ainsi pendant quelquesjours, atterrir sur un point quelconque de la côte.D ailleurs, nousavons, comme dernière ressource, le radeau, qui sera achevé enquelques heures et sur lequel il sera possible de s embarquer dèsque le jour aura reparu. Vous n avez donc pas perdu tout espoir ? demandai-je,assez surpris du calme de Robert Kurtis. L espoir ne peut jamais être tout à fait perdu, monsieurKazallon, même dans les circonstances les plus terribles.Tout ceque je puis vous dire, c est que, sur cent chances, si nous en avonsquatre-vingt-dix-neuf contre nous, la centième, du moins, nousappartient.Si mes souvenirs ne me trompent pas, d ailleurs, leChancellor, à demi englouti, est précisément dans les conditionsoù s est trouvé le trois-mâts La Junon, en 1795.Pendant plus devingt jours, ce bâtiment est resté ainsi suspendu entre deux eaux.Passagers et matelots s étaient réfugiés dans les hunes, et, la terreayant été enfin signalée, tous ceux qui avaient survécu auxfatigues et à la faim furent sauvés.C est un fait trop connu dansles annales de la marine pour qu il ne me revienne pas en cemoment à l esprit ! Eh bien, il n y a aucune raison pour que lessurvivants du Chancellor ne soient pas aussi heureux que ceux dela Junon.Peut-être y aurait-il bien des choses à répondre à RobertKurtis, mais ce qui ressort de cette conversation, c est que notrecapitaine n a pas perdu tout espoir. 106  Cependant, puisque les conditions d équilibre peuvent être àchaque instant rompues, il faut, plus tôt que plus tard,abandonner le Chancellor.Aussi est-il décidé que demain, dèsque le charpentier aura achevé le radeau, on s y embarquera.Mais que l on juge du violent désespoir qui s empare del équipage, lorsque, vers minuit, Daoulas s aperçoit que lacharpente du radeau a disparu ! Les amarres, bien qu ellesfussent solides, ont été cassées par le déplacement vertical dunavire, et le bâti, depuis plus d une heure sans doute, s en est alléen dérive !Dès que les matelots apprennent ce nouveau malheur, ilspoussent des cris de détresse. À la mer ! à la mer, la mâture ! répètent ces malheureuxaffolés [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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