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.Cela était le bon sens même.L instruction devait donc se restreindre à ces deuxhommes, de situation sociale si différente, et se prononcer entre eux.Et cependant, ce qui ne laissa pas d étonner les esprits les plus calmes, après cettedernière perquisition faite à l auberge, il n y eut mandat d arrestation ni contre l unni contre l autre.On l imagine sans peine, à la suite de ces nouvelles constatations, l animation despartis se déchaîna avec une passion plus violente encore.Il est très important denoter ici que l affaire se doubla plus étroitement alors de l animosité publique quiséparait en deux camps, non seulement la ville de Riga, mais les trois gouvernementsdes provinces Baltiques.Dimitri Nicolef était slave, et les Slaves le soutiendraient autant dans l intérêt de lacause que parce que, en réalité, ils se refusaient à le croire coupable de ce crime.Kroff était d origine germanique, et les Allemands s en faisaient le défenseur, bienplus pour combattre Dimitri Nicolef que parce qu ils portaient intérêt à ce tenancierd un misérable kabak de campagne.Les journaux luttèrent à coups d articles sensationnels, suivant l opinion qu ilsdéfendaient.On discutait dans les hôtels de la noblesse, dans les habitations de labourgeoisie, dans les bureaux des commerçants, dans les maisons des ouvriers et desmercenaires.Il faut en convenir, la situation du gouverneur général se compliquait.Les électionsmunicipales approchaient.C était avec plus d éclat, avec plus d enthousiasme queles Slaves proclamaient Dimitri Nicolef leur candidat et l opposaient à M.FrankJohausen.La famille du riche banquier, ses amis, ses clients, loin d abandonner la lutte,combattaient par tous les moyens en leur pouvoir.Ils avaient pour eux, il est à peinenécessaire de le dire, la puissance de l argent, et ils ne le ménageaient pas auxjournaux de leur parti.Les autorités, les magistrats s entendaient accuser defaiblesse, voire même de partialité.On exigeait la mise en arrestation de DimitriNicolef, et ceux qui parlaient avec plus de modération demandaient au moinsl arrestation de l aubergiste et du professeur.Il importait que cette affaire eût sondénouement, quel qu il fût, avant que les partis se rencontrassent sur le terrainPage 108 sur 125Un drame en Livonie Jules Verneélectoral, et le scrutin, appelé à se prononcer pour la première fois dans desconditions nouvelles, devait fonctionner avant peu.Et, au milieu de ce conflit dont il ne se souciait guère, que devenait Kroff ?&Kroff ne quittait point le kabak où les agents exerçaient une surveillance sévère.Ilcontinuait son métier.Chaque soir, ses clients, paysans ou bûcherons, se réunissaientcomme d habitude dans la grande salle.Mais on voyait que cette situation ne laissaitpas de l inquiéter.Du moment qu on laissait le professeur en liberté, il craignaitd être mis en état d arrestation.Plus insociable que jamais, baissant les yeux devantles regards trop directement fixés sur lui, il accusait sans cesse Nicolef avec unexcès, une ténacité, une colère, qui lui faisaient monter le sang au visage à fairecraindre qu il ne fût frappé de congestion.D ordinaire, il y a grande joie dans une maison où se font des préparatifs demariage.Toute la famille est en fête.On laisse entrer à pleines fenêtres l air et lagaîté.Le bonheur jaillit de toutes parts.Il n en était pas ainsi dans la demeure de Dimitri Nicolef.Peut-être ne pensait-ilplus à cette affaire, qui avait si profondément troublé sa vie, mais ne devait-il pastout craindre de la part d impitoyables créanciers, les plus acharnés de sesennemis ?&Sept jours s étaient écoulés depuis le dernier interrogatoire dans le cabinet de M.Kerstorf.On était au 13 mai.Le lendemain, l engagement souscrit par Nicolef venait à échéance.Si, dans lamatinée, il ne se présentait pas à la caisse de MM.Johausen frères avec les dix-huitmille roubles dus, il serait assigné en payement.Or, cette somme, il ne l avait pas
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