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.LA PLUME DE SATAN 43 La fin de SatanPartout où l'on voyait la lueur du démon,Partout où l'on prenait qualque faux dieu pour règle,Salomon accourait avec le bruit d'un aigle,O Peuple, et c'est du sang que la terre a suéDerrière Anathias, Saül et Josué;Jéhovah bénissait ces grands impitoyables;Sobres, purs, ils menaient au combat, dans les sables,Dans la nuit, sans jamais songer au lendemain,Des soldats qui buvaient dans le creux de leur main;Le Tabernacle a crû dans le sang; Dieu consacrePar un carnage Aser, Lévi par un massacre,Et l'antique Lévite est saint pour ce seul traitQu'il marchait en tuant tous ceux qu'il rencontrait;Samson ne laissait pas d'un mur pierre sur pierre;Macchabée était plein d'une telle lumièreQue les peuples disaient: son armure est en or;Et Lysias, Seron, Gorgias, Nicanor,Fuyaient devant cet homme aux cris de guerre étranges,Que suivaient, à cheval sur les vents, cinq archanges!Ces héros ont toujours Jéhovah pour effort;Leur fer ouvre un sillon; Peuple, ils font de la mortSortir la vie, et, grâce à leurs lances vermeilles,Les gueules des lions sont des ruches d'abeilles.Ayez autour de vous la peur, en vous l'effroi;C'est le dogme.David fut un sublime roi;Il se plaisait au rire, aux chants, aux grappes mûres,Un jour il se pencha sur les choses obscures,Et, pâle, il reconnut que le commencementDe la sagesse était un profond tremblement.O Peuple, Sabaoth lugubrement méditeSur la race d'Adam presque toujours maudite,Sur le sang de Jacob presque toujours puni,Et Dieu, c'est le sourcil froncé de l'infini.Vivez les yeux fixés sur la terreur du gouffre!Guerre à l'impie! Il faut qu'on punisse, ou qu'on souffre,Frappez pour vous sauver.Songez au châtiment;Songez à l'océan d'angoisse et de tourment;Songez à cet enfer: l'immensité des larmes.Les ennemis de Dieu pourront avoir des armes,Ils pourront être fiers et puissants, ils pourrontPousser des chars, avoir des casques sur le front;Qu'est-ce que cela fait, si leur âme est de l'ombre?Les festins, les palais que la splendeur encombre,Le bonheur, les plaisirs, le triomphe effronté,Sont des endroits d'oubli, mais non de sûreté.Soit.Oubliez.Qu'importe au souvenir suprême?La vengeance attend, calme, et la colère sème.-Vous rirez, vous aurez des songes dans les yeux,Tout à coup, au plus noir du ciel mystérieuxQue l'homme frémissant verra par échappées,On entendra le bruit que font deux mains frappées,HORS DE LA TERRE II.LA PLUME DE SATAN 44 La fin de SatanL'archange porte-glaive, immense, apparaîtra;Alors, sentant sous eux crouler Bel et Mithra,Les méchants trembleront comme un vaisseau qui sombre,Et tous reconnaîtront l'inutilité sombreDes boucliers d'airain et des casques de cuir;Ils souhaiteront d'être assez petits pour fuirPar le bas d'une porte ou par les trous d'un crible,La grande épée ayant un flamboiement terrible!Mais Dieu dira: Trop tard! Donc, ô vivants, tremblez.Dieu court dans les maudits comme un feu dans les blés.Ecrasez d'épouvante et de haine l'impie.Faites lever votre âme aux vices accroupie,Et récitez, avant que l'archange soit là,Le sharrith le matin, le soir le néhila.Vengez Dieu par le glaive et vivez dans la crainte.Tout ce que je vous dis, Peuple, c'est la loi sainte,La loi d'en haut, connue aux seuls fils de Lévi.Un homme en ce moment, de douze hommes suivi,Blond, jeune, et regardé fixement par le prêtre,L'interrompit et dit avec l'accent d'un maître:Toute la loi d'en haut est dans ce mot: aimer.Peuple, cria le prêtre, il vient de blasphémer.VIICAIPHE EN CONTEMPLATIONLes deux guetteurs du temple ont aperçu la lune;Le mois commence.Aux champs la terre est encor brune;Il pleut sur le mont Glon et sur le mont Sion;Mais l'hiver va finir.On fait l'ablutionDu temple, dont on brosse et dérouille les chaînes,Les gonds et les verrous, pour les fêtes prochaines.Seul près du grand autel derrière le rideau,Pendant que, se courbant sur des vases pleins d'eau,Et répandant partout le nard et l'hyacinthe,Les lévites portiers lavent la triple enceinte,S'interrompant parfois pour baiser les pavés.Le grand-prêtre se tient debout, les bras levés.On dirait un fantôme avec son blanc suaire.L'arche est sur une estrade au fond du sanctuaire;Elohim lui laissa l'empreinte de son doigt;Un éblouissement l'environne, et l'on voitDes boîtes de parfum d'aspic sur chaque marcheDu degré qui se perd sous la splendeur de l'arche.HORS DE LA TERRE II.LA PLUME DE SATAN 45 La fin de SatanCaïphe est de la chose éternelle occupé.Un docteur cependant, Rosmophim de JoppéA soulevé ce voile et marche vers CaïpheQui ne dérange pas son geste de pontifeEt n'ouvre qu'à demi son oeil vague et fermé.Le prêtre dit: Je viens.Je me suis informé,Hannasci, de celui des douze auquel tu penses
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